Contexte

Le secteur agricole joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire en fournissant des denrées alimentaires de base à la population. La Guinée est reconnue comme une terre fertile, pour ses conditions pédoclimatiques favorables à l’horticulture et pour son potentiel de manière globale dans le secteur agricole et alimentaire. Le pays et la sous-région constituent par ailleurs un marché d’importation en croissance qui pourrait bénéficier davantage à la production locale si elle se développait tant pour les produits frais que les produits transformés. C’est notamment vrai pour les chaines de valeur (CVA) pommes de terre et ananas ainsi que le maraichage qui font l’objet de la formulation du projet ici présenté.  L’ananas de Guinée est célèbre pour sa variété « la Baronne ». Au-delà de cette niche marketing, le potentiel de l’ananas guinéen est aussi dans le développement de la production durable en volumes pour la consommation en frais et la transformation en jus ou ananas séché, pour le marché local, régional ou international. La Guinée a réussi par ailleurs à développer sa production de pomme de terre. La filière est néanmoins confrontée d’une part encore à des facteurs organisationnels bloquant une accélération du développement de la filière dans un cadre durable et d’autre part à des problèmes phytosanitaires pressants (teigne de la pomme de terre, le flétrissement bactérien dû à Ralstonia solani et surtout le tisson tardif dû à Phytophtora solani).

Les interventions à mener visent à renforcer l’organisation de ces trois Chaines de Valeur via (i) l’amélioration des capacités des acteurs du conseil agricole, des fédérations de producteurs et des exploitations agricoles familiales et (ii) la mise en place de chaînes de valeurs intégrant des clusters inclusifs engagés dans des processus de transition agroécologique.  Et de manière transversale, il s’agit également de travailler sur les filières semences de ces CVA.

Depuis 2015, la Guinée est un pays partenaire de la coopération au développement belge. Grâce à ce partenariat, la Belgique vise à soutenir structurellement les droits de l’homme et le développement social et économique du pays. Le Programme de coopération Guinée-Belgique 2023-2027 se structure autour de quatre interventions complémentaires, alignées avec les priorités identifiées pour renforcer la résilience face aux chocs climatiques, alimentaires et économique, l’employabilité, l’insertion économique ainsi que l’autonomisation des populations guinéennes vulnérables, en particulier les jeunes et les femmes :

• Intervention 1 : Renforcement de la résilience des populations guinéennes face aux chocs climatiques alimentaires et économiques par un Développement Agricole Durable
• Intervention 2 : Employabilité et insertion économique des jeunes et des femmes
• Intervention 3 : Autonomisation des femmes, y compris l’accès aux droits et aux services de santé sexuelle et reproductive et le leadership féminin
• Intervention 4 : Facilité, Fragilité, Innovation et Territoire

L’action confiée par ENABEL au COLEAD, en consortium avec ICRA, s’inscrit dans le cadre de l’intervention  1.

Objectifs

L’objectif général de la proposition est de contribuer à améliorer les revenus des acteurs des filières pommes de terre, ananas et maraichage dans les régions de Kindia et Mamou, notamment des jeunes et des femmes.

L’objectif spécifique est de permettre aux opérateurs des chaines de valeur (CVA) ananas, maraichage et pomme de terre guinéenne de s’engager de manière inclusive, dans une transition progressive vers l’agroécologie tout en répondant aux exigences des marchés.

Partenaires bénéficiaires

Les groupes ciblés par l’intervention en direct comprennent 2 catégories :

• Les opérateurs : les clusters qui seront à créer ou à renforcer : agrégateurs retenus, composés de MPME (production, transformation potentielle et commercialisation) liées aux CVA ananas, pommes de terre et maraichage incluant les groupes/coopératives de producteurs-fournisseurs.
• Les services de soutien: les experts-consultants et sociétés de conseil, les fédérations/organisations/associations de producteurs et professionnelles (ayant une fonction représentative), les ONG, les services publics et privés de vulgarisation et les programmes locaux de soutien des petits producteurs, les centres de formation…

Les bénéficiaires indirects finaux comprennent les ménages ruraux et urbains, les entreprises d’achat et de vente au détail locales, régionales, les consommateurs locaux et régionaux.

Une attention particulière est accordée à l’inclusion des petits producteurs, des jeunes et des femmes dans le développement des filières ananas, pommes de terre, voire plus largement au niveau maraicher.

Résultats attendus

• R1. Le processus de transition agroécologique des chaînes de valeur agricoles (CVA) ciblées, intégrant l’établissement des axes prioritaires de transformation des acteurs du conseil agricole et de la filière semencière, est amorcé.
• R2. Des clusters inclusifs et performants accroissent la production, transformation et la commercialisation des CVA ciblées.
• R3. Les fédérations sont appuyées dans l’amélioration des services offerts à leurs membres.